Noël en fleurs: histoire et symboles.
Noël en fleurs: sapin, couronnes, poinsettia, amaryllis et jacinthes …
Offrir des fleurs et fleurir nos intérieurs pour Noël fait partie du grand « décorum » des Fêtes de fin d’Année.
Le végétal gagne en confiance et se fait une place de choix dans le monde de la décoration d’intérieur.
Les fleurs de Noël et de Fêtes permettent de concilier la tendance « écolo » et l’esprit « déco chic et nature » très en vogue, avec le relooking « Noël » imposé de la fin décembre…
Plutôt qu’ avec des guirlandes rutilantes, pourquoi ne pas habiller votre intérieur d’ élégance végétale … ?
Voici un petit tour d’horizon des incontournables de Noël: ces fleurs et ces plantes qui sont entrées au panthéon des « fleurs de Noël » … Souvent fières d’un long passé, voyons leur petite « histoire »…
– Le sapin de Noël.
A Noël, tout commence par l’incontournable arbre de Noël… Notre traditionnel sapin est en fait l’aboutissement d’un amalgame de traditions païennes et chrétiennes millénaires.
L’arbre symbolise depuis l’Antiquité le renouveau de la vie. Le sapin, arbre à feuillage persistant, fait lui plus précisément référence à la vie éternelle… Sa silhouette en forme de cône rappellera aux Chrétiens la Sainte Trinité et fera aussi référence à l’arbre du paradis originel. Cet « arbre du Paradis » va entrer progressivement dans les foyers protestants, germaniques et scandinaves. Il arrivera en France par le biais de l’ Alsace protestante.
L’étoile dont on décore le sommet du sapin représente l’ étoile de Bethléem et les boules de Noël succèdent aux pommes rouges du Moyen-Age (symboles du fruit défendu)…
– Les couronnes de Noël.
* La couronne de porte: elle tient ses très lointaines origines dans la fête romaine du solstice d’hiver. Lors de cette fête qui célébrait le retour du soleil et donc le triomphe de la vie sur les ténèbres, l’on décorait les maisons avec des feuillages verts, symboles de vie, d’espoir.
Lorsqu’en 354, le Pape désigne officiellement la date du 25 décembre comme date de la naissance du Christ, il y associe les coutumes liées solstice d’hiver: le feuillage, le feu, la bûche et la roue symbole de cycle solaire, de renouveau, de devenir, de renaissance, de mouvement perpétuel… La roue va évoluer en « couronne », plus noble.
L’Allemagne et les pays scandinaves adopteront la couronne de porte telle qu’ on la connait, nouée par des rubans rouges, couleur de feu et de soleil. C’est en Angleterre, qu’ elle prendra la notion d’ « hospitalité ». Puis importée en Amérique, la couronne va gagner ses lettres de noblesse pour y devenir très populaire et revenir enfin à la vieille Europe, fière de son succès…
* La couronne de l’ Avent: elle semble elle-aussi descendre de la tradition de la roue et du feu, propre aux célébrations du solstice d’hiver… Elle fut pérennisée au XIX ème siècle par un pasteur luthérien pour les enfants qu’il éduquait. Elle sert de compte à rebours avant Noël. Ses 4 grosses bougies représentent les 4 semaines précédant la Nativité et sont allumées chacun des 4 dimanche de l’Avent en respectant le sens inverse des aiguilles d’une montre…. Les bougies représenteraient aussi les 4 étapes du salut (pardon, foi, joie et paix), le cercle symboliserait l’ éternité de la vie et la lumière annoncerait celle qui illuminera le monde la nuit de Noël…
– Le poinsettia
Le poinsettia ou « Euphorbia Pulcherrima » , plus souvent nommée Etoile de Noël, est originaire d’Amérique Centrale et du Mexique. Ses bractées rouge carmin représentent le vrai rouge Noël. Ressemblant naturellement à des étoiles, elles prennent leur couleur rouge de la fin de l’automne jusqu’à Pâques, ce qui explique déjà leur place de choix sur l’étal des fleuristes en décembre.
Très présente dans la culture aztèque, cette plante était employée comme colorant rouge et dans leur pharmacopée. Elle symbolisait pureté, force et éternité. Une légende aztèque conte que la plante devrait sa coloration rouge au chagrin d’amour d’une déesse. En saignant de désespoir, son cœur aurait teinté le « cuetlaxochitl » de rouge ardent…
Une seconde légende, mexicaine et plus tardive, relate l’histoire de la petite et très pauvre « Pépita » qui, en se rendant à l’ église du village la nuit de Noël, avait cueilli un petit arbuste afin d’ honorer l’enfant Jésus. Honteuse de la morosité de son cadeau, la petite fille déposa son présent dans la crèche et vit les feuilles de son petit arbuste se parer miraculeusement de rouge flamboyant… Au Mexique, les poinsetttias sont depuis « Las flores de la Santa Noche » (les fleurs de la Nuit Sainte).
Le poinsettia fut ramené du Mexique aux Etats-Unis par l’ambassadeur botaniste éponyme Joël Poinsett en 1828. En commémoration de la mort de celui-ci, le Congrès américain désigna le 12 décembre comme Journée Nationale du Poinsettia. Un producteur de plantes, Paul Ecke, et sa famille, eurent alors l’ idée de commercialiser le poinsettia comme fleur coupée. Le poinsettia entra alors dans les boutiques de fleurs de prestige de Los Angeles et remporta un franc succès pour les Fêtes de Noël et de Fin d’Année… Le poinsettia gagnera petit à petit l’Europe dans les années 50: les Pays-Bas, l’ Espagne, la France…
– L’ amaryllis.
L’ amaryllis ou « hippeastrum » est une plante bulbeuse originaire d’Amériques Centrale et du Sud.
Son nom d’ amaryllis est celui prénom d’une bergère de la littérature grecque tient: il représente une femme d’ une grande beauté.
Il a été importé en Europe par les Hollandais dès 1693. Ceux-ci deviendront d’ailleurs les principaux producteurs de bulbes d’ amaryllis et créeront de nombreux hybrides dès le 18ème siècle.
Ses fleurs en forme de trompettes rappellent les trompettes des anges annonçant la naissance du Christ, d’ où son entrée dans la symbolique de Noël.
La variété de ses couleurs, dont notamment le rouge profond et le blanc pur veiné de vert, ainsi que le gigantisme et l’élégance tropicale de ses fleurs, le propulse en tête des fleurs coupées de Noël.
Sa tige creuse permet aussi de le suspendre tête en bas pour des bouquets d’avant-garde.
– Les jacinthes.
La jacinthe est une plante bulbeuse originaire de Turquie et du Moyen-Orient.
La mythologie grecque attribue la création de la jacinthe à Apollon. Tandis que celui-ci enseignait le lancer du disque au jeune et beau Hyacinthe, le dieu Zéphyr, jaloux de l’amour qu’ Apollon portait au jeune homme, dévia un disque qui le blessa mortellement. De son sang, naquirent des fleurs qu’ Apollon nomma jacinthes… Il s’ agit en fait déjà là d’une métaphore de la mort et du renouveau de la Nature.
La jacinthe arrive en Hollande au 16ème siècle: de nombreux cultivars plus robustes sont créés. Aux 17 et 18 ème siècles, c’est la plante à la mode. A l’instar de Mme de Pompadour, elle plait aux puissants et fait l’ objet des spéculations les plus folles…
La jacinthe se décline de nos jours dans de nombreux coloris: blanc pur, rose tendre, rouge vif, orangé, lilas, bleu profond, pourpre foncé et décrira toutes les émotions de la palette du fleuriste…
Plante vivace qui refleurit chaque année, la jacinthe entretient le souvenir. Elle annonce le retour du printemps, le triomphe de la vie. Elle est porteuse de joie, symbole d’espoir.
Son parfum subtil porte l’élégance de la bonne nouvelle et participe à l’ambiance chaleureuse et optimiste de Noël…
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Par Valérie Admart , le 1er décembre 2014.
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