Vers un Halloween à la Française: des citrouilles et des fleurs…

 

citrouille d'automne

La citrouille, allégorie de l’automne

Que nous reste-t-il à ce jour de la Fête d’Halloween? 25 ans après son importation en France, tentons un petit bilan…

Tout d’abord, remémorons-nous les réelles origines d’Halloween.

 

– La tradition celte: le culte de Sahmain.

Il a environ 3000 ans, les peuples celtes (d’Ecosse et d’Irlande) et gaulois (les Gaulois appartenant à la civilisation celtique) basaient leurs croyances sur l’opposition entre le Dieu Soleil et le Seigneur de la mort ou Prince des Ténèbres qu’ils appelaient Samhain.

composition de table halloween

Mise en scène de mini Jack-O’-Lantern

La plus importante de leurs célébrations était celle du soir du « nouvel an » qui avait lieu le 31 octobre (la nouvelle année commençait le 1er novembre). Pour matérialiser la fin de l’été et l’arrivée de la triste saison, noire et froide, la légende celte raconte que le Dieu Soleil était fait prisonnier par Sahmain. Celui-ci permettait cette nuit-là aux âmes des défunts de revenir pour un soir dans leurs demeures terrestres. Il rassemblait et formait également les âmes de ceux qui étaient décédés dans l’année. Mais cette ouverture des portes de l’au-delà permettait la venue d’esprits maléfiques.

Chaque chef de famille éteignait le feu de son foyer. Les druides rallumaient alors un nouveau « feu sacré  » en l’honneur du Dieu Soleil et en distribuaient des braises à chacun. Festins, chants et sacrifices d’animaux (taureaux blancs…) accompagnaient ce rite.

Il semble que la tradition des costumes et des maquillages effrayants ainsi que celle de navets creusés, grimés en forme de visage et illuminés d’une chandelle, datent de cette époque, le but étant alors de repousser les esprits malins. La tradition qui consiste à laisser des offrandes (aliments, fleurs, cadeaux) devant les portes à l’attention des revenants également.

– La tradition romaine: la fête de Pomona.

fleurs en corne d'abondance

La corne d’abondance: l’attribut de la déesse Pomona

A la suite de la conquête des territoires celtes et gaulois par les Romains au 1er siècle après JC, la tradition celte fut plus ou moins amalgamée à la « fête des moissons » romaine. Cette célébration en l’honneur de la déesse Pomona, divinité (elle-même d’origine étrusque) des fruits et des jardins, prenait également place aux alentours du 1er novembre. Les deux fêtes se sont plus ou moins confondues.

– La tradition catholique: instauration de la Toussaint.

Au 8ème siècle, les papes Grégoire III et Grégoire IV et l’ Eglise catholique instaurent la Toussaint. Le 31 octobre serait consacré à la célébration des morts. Il s’agit de donner un visage chrétien à cette tradition millénaire et de bannir l’origine païenne des célébrations.

– La légende irlandaise: Jack’ O Lantern.

coloquintes

Coloquintes illuminés: une tradition celte

…Ou la tradition du « légume illuminé » expliquée aux enfants…

Il s’agit d’un conte irlandais qui relate l’histoire d’un vieil homme radin et méchant, Jack, qui rencontra le diable un soir dans un pub. Jack ayant joué un mauvais tour au Diable et celui-ci lui étant redevable, il lui fit promettre de ne jamais le prendre en Enfer. Or, Jack, une fois mort, fut chassé du Paradis et se trouva donc condamné à errer entre les deux mondes. Jack négocia avec le diable pour qu’il lui donne un charbon ardent lui permettant de voir clair. Jack plaça sa braise dans un navet creusé et erre depuis sa lanterne à la main.

– La tradition américaine.

Conséquence de la Grande Famine de 1845 en Irlande, l’ émigration massive d’ Irlandais et d’ Ecossais vers les Etats-unis est à l’origine de l’arrivée de la fête d’Halloween sur le nouveau continent. Elle va y acquérir sa vraie popularité à partir

composition de fleurs halloween

Composition Halloween made in USA

des années 1920. Elle devient alors une grande fête pour les enfants basée sur les déguisements et décorations sur le thème de la citrouille (production locale qui remplace dorénavant les navets et rutabagas du vieux continent!), des sorcières, des fantômes, des squelettes …

– L’arrivée en France.

C’est en fait une société commercialisant des déguisements qui va implanter la fête d’Halloween à l’américaine chez nous en 1992. Par la suite, à partir de 1997, de grands groupes américains (Coca Cola, Disneyland, Mac Do…) vont entrer en « campagne » pour tenter de développer cette implantation à visée purement commerciale…

– Halloween de nos jours.

Us et coutumes ont en fait voyagé à travers le temps, les civilisations et les traditions. Ils se sont peu à peu transformés et adaptés à chaque société, à chaque période…

Il semble que la fascination pour l’Halloween à l’américaine des années 90 soit un peu retombée… Serions-nous las de ce marketing outrancier qui a tenté de s’imposer mais qui ne cadre pas réellement avec nos valeurs, notre pudeur traditionnaliste? Dépassée l’envie de grimer nos enfants en petits américains type séries Disney ? Saturation de la déco noire – orangée – violet, un tantinet kitsch et peut-être pas assez renouvelée?

chrysanthème orangé

Chrysanthème orangé multifleurs

Notre respect « à la Française » de la mort, digne et solennel; l’attachement empreint d’émotion que nous portons à nos disparus ne laissent pas vraiment de place à la superstition et encore moins à la fête ni à la dérision. Sorcières, morts vivants et mauvais œil n’ont pas là vraiment leur place: nous n’avons pas vraiment de sort à conjurer. La Toussaint, ou tout au moins le besoin d’honorer la mémoire de nos aïeux, proches et amis disparus, n’est pas compatible avec une fête costumée. Les chrysanthèmes et autres plantes du souvenir demeurent -eux- indétrônés… !

 

Ce qu’on aimerait bien malgré tout en retenir:

  •  La citrouille que l’on aime creuser et apprêter avec nos enfants et à qui l’on dessine un sourire édenté! L’amusante danse des flammes et la lumière orangée qui s’en diffuse. 
  • L’influence champêtre par essence et l’ultra-naturelle  déco automnale – type « semailles et moissons » –  qui associent volontiers graminées séchées, petits coloquintes, fruits secs, graines, bois secs, feuillages d’automne, fruits frais de saisons, épis de maïs, épis de blés…
citrouilles fleuries

Citrouilles surprises

 

  • Les citrouilles garnies ou habillées de fleurs d’automne, de végétaux et autres graminées pour des mises en scène de plus en plus élégantes et raffinées.
fleurs et coloquintes blancs

Mise en scène de coloquintes blancs

 

  • La luminosité de l’orangé, du blanc … au travers de fleurs et de feuillages élégants … Les couleurs de l’automne finalement…! Des bouquets et des compositions aux teintes cuivrées…

 

Bref, une version plus douce, « purifiée » et nettement plus élégante qui privilégie l’aspect « communion avec la Nature ».

citrouille fleurie

Citrouille fleurie

 

De tous temps et à travers les différentes interprétations sociales du rite, on ressent cette importance viscérale de marquer la transition entre l’été et l’hiver. Consciemment ou non, c’est cette notion essentielle qui nous anime. Jadis, on célébrait la « fin des récoltes », le fait d’engranger les richesses avant l’entrée dans le monde de la froidure… De nos jours, on révère l’embrasement des paysages, les couleurs de la Nature, tout en se préparant à affronter l’hiver…

Par Valérie Admart

NB: A l’occasion de la Toussaint, Floraclic assure la  livraison de chrysanthèmes 7j/7 – week-end de la Toussaint inclus –  à domicile ou sur une tombe selon votre souhait. Nous vous proposons également toute une gamme variée de plantes de Toussaint comme les coupes de plantes, cyclamens, azalées, véroniques…

En savoir plus sur la Toussaint: chrysanthèmes: fleurs de la Toussaint

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